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Festival Musicalarue à Luxey (40)

Festival Musicalarue à Luxey (40)

Sur le bord d'une de ces interminables lignes droites qui mènent vers la Gironde se trouve le petit village de Luxey, loin de tout, perdu au milieu des pins. Depuis 22 ans maintenant, la vie y est rythmée par l'association Musicalarue et le festival du même nom qui se déroule autour du 15 août. Axé surtout autour d'une programmation francophone, des artistes renommés à ceux à découvrir, je n'y avais pas mis les pieds depuis quelques années. J'avais décrété que c'était toujours la même chose, que je ne supportais plus le rock guinguette ni le reggae ska festif et que j'étais aussi bien aux fêtes de Dax ou en vacances par là. Cette année, j'avais décidé que j'avais le temps pour être partout et, ce vendredi, me laissais porter dans la Haute Landes de bon gré, sans avoir jeté un coup d'oeil à la prog. Force est de constater qu'elle était des plus variées.

On finit l'après midi assis en tailleur sur la verte pelouse de la mairie. Comme la maîtresse devant sa place de maternelle, Giédré nous fait face sur son tabouret. Elle est très jolie dans sa robe à carreaux blanc et rouge. La blonde aux yeux bleus est un ange, un ange qui va nous raconter des horreurs sur des airs de comptines, des insanités comme si elle chantait l'amour. Des bébés congelés, une prostituée qui perd un membre à chaque couplet, du cannibalisme, du caca, beaucoup de caca et une gorgée de produit vaisselle entre chaque chanson. C'est marrant, très marrant. Elle est belle et rigole de tout, Giédré est la fille parfaite alors que Didier Super est un connard.

Après, on glande pas mal, on est pas là dans l'optique de ne pas louper une minute de musique, toujours un oeil sur le programme et un autre sur l'heure. On traine dans le village, s'envoie deux bouteilles de rosé et une barquette de pâtes avant d'aller voir la fin de Lilly Wood & the Pricksous les arbres de la plus grande place du village, à côté du bar. On m'en avait dit beaucoup de bien. Oui, c'est sympa, du bon pop rock de radio, ça casse pas trois pattes à un canard mais ça passe bien, c'est propre et bien fait, la chanteuse a une voix cassée qui me plaît. pas de quoi s'emballer non plus, mais ils ont une très bonne réaction du public qui les acclame, tant mieux pour eux. Puis on enchaine avec quelques bières, on adoube des retraités et des rastas avec une affiche deCamelia Jordana enroulée (pourquoi pas) mais plutôt qu'aller voir la demoiselle chanter son "non non non ...", on va sur le terrain qui fait la grande scène pour la fin du show d'Arno. Je n'avais pas un bon à priori sur le vieux belge ventru mais j'ai regretté de ne pas en avoir vu plus de son espèce de cabaret 2.0, survolté et taré. "On est moche mais on s'amuse bien" lance-t-il sa voix plus cassée que celle de la chanteuse de Lilly Wood. Oui, il a raison. Il fera un rappel plus calme, mais torturé, seul au micro accompagné d'un piano.

Après, on fait un pipi sur un tas de sciure qu'on recouvre de sciure, ça économise l'eau qu'ils disent, mais pas la sciure. Puis direction ma scène préférée, celle des peupliers, un amphithéâtre situé juste à l'orée de la forêt. Le cadre est splendide, on se faufile devant les planches et c'est les belges au nom un peu facile de Eté 67 qui sont là. Country rock qui me fait de suite plaisir avant de se transformer en véritable claque. L'énergie et la passion en chacun d'eux est rare. Puis le concert prend une tournure plus rock'nroll. Le chanteur est habité "Je me tue à vous dire que cette chambre est en feu", sa barbe bien fournie lui donne des allures de prophète et la fumée plus la vapeur qui s'en dégage provoquent un effet irréel. Quand ils s'arrêtent, épuisés, on lâche juste un wahouw ! et on se dit qu'il faudra écouter les disques, mais si ça ne sera surement pas pareil.

Après non plus ça ne sera pas pareil, le post rock de Nasser m'emmerde. Jaqeedéguisée en milicien kosovar me déçoit, son flow archi-découpé ne colle pas à la musique plus roots. Son Moonshine déçoit. Si, à l'Espace Pin, la seule scène couverte, les jeunes rockers de PM's Better mettent le feu. La guitare coincée sous l'aisselle, le chanteur à frange donne tout. Ils font plaisir à voir. On passe devant un groupe de rock ska cuivré vu et revu et file au lit très contents de la soirée. Le lendemain à 13h, on est présent pour la venue du président Salengro qui inaugurait une ambassade du Groland à Luxey.

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